de la différence de potentiel électrochimique qui se crée
entre le matériau (acier) en contact avec les impuretés et
le matériau environnant.
2.3 Corrosion par les courants vagabonds
La corrosion par les courants vagabonds est aujourd'hui
très rare ; elle peut se produire à cause de potentiels élec-
triques différents entre l'eau de la chaudière et la masse
métallique de la chaudière ou de la canalisation par effet
cathode/anode.
Il convient donc de raccorder les divers composants
métalliques à une bonne installation de terre, même si
on sait que ces corrosions se produisent par passage de
courant électrique continu, qui n'est toutefois plus utilisé
aujourd'hui. Ce phénomène laisse des traces impossibles
à confondre, qui ont la forme de petits trous coniques
réguliers.
2.4 Corrosions acides éparses et localisées
Elles sont moins évidentes que les autres types de corro-
sion mais potentiellement tout aussi dangereuses parce
qu'elles concernent toute l'installation de chauffage et pas
seulement la chaudière. Elles sont principalement dues à
l'acidité de l'eau (pH < 7) provoquée :
- par un adoucissement incorrect de l'eau et par la
présence d'anhydride carbonique (qui fait baisser la
valeur de pH). L'anhydride carbonique se libère plus
facilement dans l'eau adoucie et se forme aussi au
cours du processus de formation du tartre.
La corrosion est éparse et attaque de manière plus ou
moins uniforme toute l'installation ;
- par un lavage acide mal réalisé (par ex. sans passivant).
Dans ce cas, il pourrait se produire des corrosions per-
forantes localisées dues au fait que l'acide n'a pas été
éliminé de certains endroits de l'installation.
La présence du processus de corrosion peut être facile-
ment détectée par une analyse chimique de l'eau : une
présence de fer dans l'eau du circuit, même minime, est
un indice qu'une corrosion est en cours.
b
Les indications techniques de cette section sont
spécialement consacrées aux installations de chauf-
fage civiles et industrielles à eau chaude avec des
températures de service maximales de 100°C.
Dans ces installations (à la différence des instal-
lations à vapeur et à eau surchauffée), les dysfon-
ctionnements et dégâts potentiels provoqués par
l'absence de traitements appropriés de l'eau et par
des erreurs d'installation sont souvent sous-évalués.
Malheureusement le résultat consiste presque
toujours en des dommages de la chaudière et
de toute l'installation. En phase de projet, on doit
prévoir, en fonction des caractéristiques de l'eau
brute, les installations de traitement nécessaires
pour que l'eau ait les caractéristiques prévues par la
loi en vigueur.
Le gérant de l'installation doit faire en sorte qu'elle
conserve les caractéristiques prévues, en mettant
en œuvre les contrôles spécifiques et les interven-
tions qui s'imposent.
3. Les nouvelles installations de chauffage
Erreurs à éviter et précautions.
Ce qui a été dit montre qu'il est important d'éviter deux
facteurs pouvant entraîner les phénomènes précités, à
savoir le contact entre l'air et l'eau de l'installation et les
appoints périodiques d'eau neuve.
Pour éliminer le contact entre l'air et l'eau (et éviter par
conséquent l'oxygénation de cette dernière), il faut que :
- le système d'expansion soit à vase fermé, correctement
dimensionné et avec une juste pression de précharge (à
vérifier périodiquement) ;
- l'installation soit toujours à une pression supérieure à
la pression atmosphérique en tout point (y compris le
côté aspiration de la pompe) et dans toutes les con-
ditions de service (dans une installation, tous les joints
et toutes les jonctions hydrauliques sont conçus pour
résister à la pression vers l'extérieur, mais pas à la
dépression) ;
- l'installation n'ait pas été réalisée avec des matériaux
perméables aux gaz (par exemple des tuyaux en pla-
stique pour installations de chauffage par le sol sans
barrière anti-oxygène).
b
L'eau de remplissage et l'éventuelle eau d'appoint
de l'installation doivent toujours être filtrées (filtres à
mailles synthétiques ou métalliques d'une capacité
filtrante non inférieure à 50 microns) afin d'éviter les
dépôts pouvant amorcer le phénomène de corrosion
par dépôt.
b
Les pertes et les appoints d'eau correspondants
peuvent être causés, non seulement par une fuite
dans l'installation, mais aussi par un dimensionne-
ment incorrect du vase d'expansion et par la pres-
sion de précharge initiale (la soupape de sécurité
s'ouvre constamment parce que, sous l'effet de l'ex-
pansion, la pression dans l'installation augmente au-
delà de sa limite de réglage).
Une fois remplie et désaérée, une installation de chauffa-
ge ne devrait plus avoir besoin d'appoints. Dans le cas
contraire, il est évident qu'on est en présence de l'un des
dysfonctionnements ayant été décrits précédemment.
Les éventuels appoints nécessaires doivent être con-
trôlés (compteur), effectués et enregistrés sur le livret de
la chaufferie ; on ne doit pas se fier, par exemple, à la
présence « rassurante » d'un adoucisseur associé à un
système de remplissage automatique.
Faire constamment des appoints dans une installation
même d'eau adoucie à 15°F provoquera toujours rapi-
dement des dépôts ou des incrustations de tartre sur les
surfaces internes de la chaudière, notamment dans les
zones les plus chaudes.
La première mise en service d'une installation doit se faire
lentement et celle-ci doit être amenée à la température
maximale de service afin de faciliter la désaération (une
température trop basse empêche la sortie des gaz).
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INSTALLATEUR
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