En présence de plusieurs chaudières, elles doivent tou-
tes être en marche en même temps afin de distribuer de
manière uniforme le dépôt initial limité de tartre.
4. La requalification d'anciennes installations de
chauffage
Erreurs à éviter et avertissements.
D'un autre côté, ne pas attacher d'attention à ce problème
risque de compromettre très rapidement l'intégrité de la
nouvelle chaudière. Une installation ancienne a accumulé
au cours des années de fonctionnement une couche de
protection de couleur noire formée en grande partie de
magnétite (Fe3O4, due à l'oxydation partielle du fer) qui a
un bon pouvoir de protection contre la corrosion.
Il en résulte qu'en cas d'installation dans le circuit de
nouveaux éléments avec des surfaces métalliques pro-
pres, comme par exemple la chaudière, ces nouveaux
éléments deviendront l'anode sacrificielle de toute l'instal-
lation de chauffage. Lorsque les fuites dans l'installation
ne peuvent pas être réparées, les appoints devenant alors
indispensables, il faut affronter le problème sérieusement,
notamment pour ce qui est du choix de l'installation
de traitement de l'eau qui devra être semblable à celle
utilisée dans les installations à vapeur pour décalcifier
complètement l'eau (dureté < 0,5°F) tout en maintenant
un pH non agressif.
On aura également besoin du dosage de produits filmants
désoxydants et d'une filtration physique pour l'élimination
des impuretés en entrée.
La mise en marche doit s'effectuer comme indiqué
précédemment.
On propose ci-après de prendre en considération cer-
tains aspects importants pouvant aider les opérations de
requalification et garantir dans le temps le fonctionnement
correct de la chaudière.
- En présence d'une installation à vase ouvert, on doit
toujours évaluer la possibilité de la transformer en un
système à vase fermé. Aujourd'hui il est techniquement
possible d'apporter cette modification à l'installation
tout en maintenant la pression hydraulique pratique-
ment inchangée. Cette solution permet de résoudre les
nombreux problèmes dérivant du contact de l'eau de
l'installation avec l'air (corrosions, etc.) et d'éviter le con-
ditionnement de l'eau avec des produits désoxydants
qui devraient, dans le système à vase ouvert, être dosés
périodiquement.
- En cas d'installations très étendues et d'installations
à panneaux radiants avec tuyau en plastique sans
barrière anti-oxygène, il faut séparer le circuit de la
chaudière en interposant un échangeur de chaleur réa-
lisé en matériau résistant à la corrosion. On arrive ainsi
à protéger le circuit de la chaudière même dans des
installations anciennes ne pouvant pas être rénovées.
5. Élimination de l'air et des gaz dans les installations
de chauffage
Un autre aspect, par ailleurs souvent négligé même au
cours de la phase de conception des installations de
chauffage, est la formation d'air et de gaz et l'élimination
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INSTALLATEUR
INSTALLATEUR
de ces derniers. On pense qu'après le premier remplissa-
ge de l'installation, d'autres purges ne sont plus néces-
saires. Il en résulte que l'installation est souvent réalisée
sans points de purge appropriés, ou que ces derniers
sont réalisés de manière incorrecte. Souvent on emploie
des purgeurs automatiques trop petits, qui se bloquent
après le premier remplissage simplement parce que la
section de leur raccord de connexion à la canalisation est
trop petite et ne fait passer que des bulles d'air ou de gaz
de petites dimensions. Outre les problèmes de corrosion
précités, on ne doit pas oublier que la présence d'air et
de gaz dans le circuit contribue à la diminution du ren-
dement thermique, provoque un mauvais fonctionnement
des pompes ainsi que des bruits et des vibrations dans
le circuit. Pendant le fonctionnement, il se forme, dans
l'installation de chauffage, des bulles d'air et de gaz à
l'intérieur du circuit, surtout si on n'a pas suivi les indica-
tions données ci-dessus, en particulier :
- lorsque la température augmente, sous l'effet de la
diminution de la solubilité de l'oxygène dans l'eau, cet
oxygène se libère en formant des bulles d'air ;
- la précipitation des carbonates de calcium et de
magnésium (tartre) génère du CO2 (anhydride carboni-
que) ;
- le processus d'oxydation du métal provoque une réac-
tion chimique dégageant de l'hydrogène.
Il est important et indispensable d'éliminer ces gaz
naissants, en réalisant l'installation de façon à ce que les
opérations de purge soient facilitées et faites de manière
correcte, rapide et radicale.
Une solution consiste à installer un réservoir de collecte
des gaz dans la partie haute, avec un purgeur manuel de
dimensions appropriées.
Dans ce cas, les systèmes de purge automatique sont
inutiles car le réservoir se remplirait d'eau.
Conclusions
L'expérience confirme que sous-estimer les problèmes
qui viennent d'être exposés peut avoir des conséquences
graves, avec des dégâts des générateurs de chaleur et
des autres composants de l'installation de chauffage.
Dans ce cas, les causes sont souvent imputées à la
chaudière, accusée de « produire de l'air », de « s'incru-
ster par faible circulation », de « se perforer parce que
les tôles sont de mauvaise qualité », etc., alors que pour
des chaudières construites selon les règles de l'art, les
véritables causes sont ailleurs. Il ne faut pas oublier qu'un
traitement correct de l'eau et une conception correcte de
l'installation thermique ne sont pas seulement une garan-
tie de sécurité, mais comportent aussi de considérables
avantages économiques, en termes d'entretien et de ren-
dement thermique global.
Enfin, rappelons que les problèmes subis par la chau-
dière, à cause des incrustations et de la corrosion, ne
sont pas couverts par la garantie.