7.1 Audiofanzine
7.1.6 Effets analogiques
En sortie des filtres, le signal passe dans le VCA principal puis une petite section d'effets analogiques.
Celle-ci est basée sur des BBD, circuits électroniques dans lesquels de nombreux composants sont
chargés les uns après les autres pour créer une chaîne de délai ; BBD est l'acronyme de « Brigade
Bucket Delay », par analogie aux chaînes humaines où l'on se passe des seaux de main en main
pour acheminer de l'eau. On trouve 5 types d'effets mutuellement exclusifs : délai stéréo, délai mono,
chorus, « Flanger » et Reverb. Le délai stéréo crée un effet ping-pong gauche/droite d'une demi-
seconde maximum. Le délai mono place toutes les répétitions au centre. Le chorus agit au moyen de
courts délais (entre 5 et 50 ms) ; il élargit le son en stéréo sans excès. Le « Flanger » utilise des délais
encore plus courts (0,5 à 10 ms) ; son action est bien trop timide, le « feedback » n'est pas assez
marqué. La Reverb utilise des délais de temps différents. Elle a un son métallique bouclé rappelant un
peu une chambre d'écho... Chaque algorithme dispose de quelques réglages en façade, modulables
en temps réel via la matrice : temps (avec possibilité de synchro), régénération (feedback),
tonalité/vitesse (suivant l'effet choisi), largeur/profondeur (idem). Une petite section bienvenue, surtout
appréciable pour les délais et le chorus.
7.1.7 Modulations classiques
Casser la voix !
Le « MatrixBrute » dispose d'un certain nombre de réglages astucieux qui régissent le comportement
de son unique voix : on peut jouer Legato (permanent, arrêté, lié) ou tenu (« Hold », utile pour les
arpèges et les séquences), avec différentes priorités de note (basse, haute, dernière jouée). Mieux, on
dispose de différents modes de jeu : mono, paraphonique et split. En mono, les 3 « VCO » sont
envoyés dans les 2 « VCF », ce qui serait presque banal si on oubliait les possibilités de routage. En
paraphonique, les VCO sont chacun déclenchés et accordés selon les notes jouées au clavier, ce qui
permet de faire des accords de trois notes, en partageant toutefois le reste de la chaine de traitement
(d'où le terme paraphonique et non polyphonique). En mode split enfin, le canal supérieur utilise la
sortie du filtre Steiner-Parker et les deux premières enveloppes, alors que le canal inférieur utilise la
sortie du filtre en échelle et la troisième enveloppe (assignée au « VCF » et à un « VCA », voilà donc
le rôle du second « VCA » secret). On peut régler le point de split et l'octave du canal supérieur (mais
pas l'octave du canal inférieur avec l'OS actuel, contrairement à ce que décrit le manuel). Le
séquenceur et l'arpégiateur sont assignés au canal inférieur, idéal pour faire courir une basse
séquencée ou arpégée main gauche tout en jouant un petit solo main droite. Très bien vu !
Le « MatrixBrute » propose un certain nombre de sources de modulation, certaines pouvant agir
directement sur des modules qui leur sont préassignés (on pense aux VCF et au VCA notamment),
d'autres à assignation libre. Commençons par un petit « Glide » qui crée un portamento lisse entre
notes liées, avec vitesse ajustable.
Passons aux 3 enveloppes, de type ADSR. Chacune possède une LED de contrôle d'activation en
façade (Gate). Les temps peuvent être très rapides (2 ms) et aller au-delà des 10 secondes, ce qui
permet de faire claquer le son ou de créer de longs balayages quand on le souhaite. La première
enveloppe est préassignée aux fréquences de coupure des VCF (avec quantité ajustable pour chaque
VCF) ; on peut en moduler le niveau par la vélocité clavier. La deuxième enveloppe est préassignée
au « VCA » final ; on peut également en moduler le niveau par la vélocité. La troisième enveloppe est
Arturia Matrixbrute – Aide-mémoire d'utilisation
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Juillet 2017