résultat sera perçu comme «bruit» et comme toutes les fréquences sont affectées de manière égale on le qualifie
de «bruit blanc». Quelle que soit la qualité des composants utilisés, un certain degré de bruit résiduel est donc
inévitable.
Ce bruit de fond est en fait du même ordre que celui produit par la lecture d'une bande magnétique. Les particules
magnétiques non polarisées qui passent devant la tête de lecture sont également susceptibles de créer des cou-
rants non contrôlés correspondant à un signal réparti sur l'ensemble des fréquences et interprété comme bruit.
Même les meilleures bandes magnétiques ne peuvent procurer qu'un rapport signal/bruit de 70 dB ce qui n'est
plus acceptable actuellement par rapport aux exigences accrues du grand public en matière de qualité sonore.
Or ce sont des lois physiques de base qui rendent impossible l'amélioration du rendu des supports magnétiques
par des moyens conventionnels.
2.1.2 En quoi consiste la dynamique des signaux audio ?
Une des caractéristiques les plus remarquables de l'oreille humaine est sa capacité à détecter une plage par-
ticulièrement large d'amplitudes sonores, depuis le souffle le plus faible jusqu'au rugissement d'une turbine
d'avion. Aucune reproduction et aucun enregistrement ne peuvent atteindre ces limites, que ce soit à partir d'en-
registreurs analogiques ou numériques ou d'amplificateurs puissants qui, tous, le restreignent par des limites
physiques incontournables.
La plage dynamique utilisable pour les équipements électroacoustiques se trouve limitée à ses deux extrémités.
Le bruit de fond de la circulation d'électrons dans les composants électroniques représente la limite basse de
la transmission du signal, la limite haute étant déterminée par les niveaux de fonctionnement interne. Quand
ils sont dépassés il en résulte l'apparition de distorsion. Bien qu'en théorie la plage dynamique se situe entre
ces deux limites, elle est en réalité nettement plus réduite du fait de la nécessité de conserver une certaine «ré-
serve» pour éviter que des transitoires de forte puissance n'atteignent la limite de distorsion. Cette réserve (ou
«headroom») est habituellement de 10 à 20 dB. Une réduction de la plage de travail permettrait naturellement de
disposer d'une meilleure réserve (c'est-à-dire diminuerait les risques de distorsion occasionnelle) mais augmen-
terait dans le même temps et proportionnellement le niveau du bruit de fond.
La bonne attitude consiste dès lors à conserver le niveau moyen aussi haut que possible tout en évitant au maxi-
mum les distorsions afin de fournir une qualité de signal optimale. Cette qualité «moyenne» peut être améliorée
par un suivi manuel du niveau au fur et à mesure que le morceau ou le programme se déroule : renforcement
du gain pendant les passages les plus faibles ou atténuation dans les passages les plus forts. On comprend
naturellement la limite principale d'un tel contrôle manuel : il est difficile d'anticiper les crêtes et les transitoires
et d'effectuer des mouvements suffisamment brefs pour que l'atténuation ne concerne qu'elles. Apparaît alors
l'utilité d'un contrôle de gain automatique et suffisamment rapide, qui surveille en permanence le signal et agisse
sur le gain pour que le rapport signal/bruit reste au maximum sans créer de distorsion. Ce type d'appareil existe
et s'appelle un compresseur ou un limiteur.
2.1.3 Compresseurs / limiteurs
Si vous mesurez l'amplitude dynamique de divers instruments de musique dans des conditions d'enregistrement
de concert, vous remarquerez que les amplitudes extrêmes provoquent occasionnellement des saturations, vi-
Fig. 1 : Comparaison de différentes amplitudes dynamiques
Fig. 2 : Comparaison de différentes amplitudes dynamiques
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