L'ICEPEAK 8 possède une voûte très prononcée, due à son design
dernière génération. Faire les oreilles implique donc une augmentation
plus importante de la résistance. Sur une voile très arquée, les oreilles
ne se replient pas sous l'intrados, elles « pendent » ; c'est de là que
vient la différence dans l'augmentation de la résistance, comparée aux
oreilles sur une voile avec une voûte moins prononcée.
L'ICEPEAK 8 est inspirée d'un design avec peu de ressort, ce qui est
bon pour le vol en général. Cependant, ce même amortissement peut
entraîner des problèmes pour reprendre sa vitesse normale de vol après
une augmentation élevée de l'angle d'incidence, ajoutée à la résistance
causée par les oreilles.
Ces particularités associées à des conditions thermiques turbulentes
peuvent donner lieu à un décrochage inattendu.
Solution : nous ne sommes pas en train de dire qu'il ne faut pas faire les
oreilles, mais nous vous indiquons comment prévenir ce phénomène
lié au design de la voile. Pour éviter un décrochage inattendu alors que
vous êtes en train de faire les oreilles, il suffit d'utiliser l'accélérateur
jusqu'à la moitié (50% est suffisant) afin d'augmenter la vitesse et
diminuer l'angle d'incidence. Ceci permettra de maintenir une vitesse
suffisante pour prévenir ce phénomène. Il est important de se souvenir
de ne pas manipuler les freins en faisant les oreilles, car cela augmente
le risque de décrochage.
5.2 TECHNIQUE DES 4C3
Bien que vous ayez la possibilité de réaliser les oreilles, sur les voiles
de dernière génération comme l'ICEPEAK 8, cette procédure crée
beaucoup de turbulences sur le bord de fuite. De plus, avec la longueur
de la corde et la courbe de la voile, les oreilles ont tendance à provoquer
un « flap », augmentant encore davantage la turbulence, et occasionnant
une perte importante de vitesse réclamant que le pilote rattrape la voile,
en utilisant l'accélérateur ou en sortant de la manoeuvre.
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Cette technique de descente rapide fut créée et utilisée par les pilotes
de la Niviuk Team en 2009, alors qu'ils essayaient un prototype de
compétition avec lequel ils ne pouvaient pas réaliser les oreilles, à
cause de la nouvelle répartition des suspentes et de l'importance
de l'envergure. Avec les profils actuels, composés de deux ou trois
lignes de suspentes, cette impossibilité de réaliser les oreilles - ou le
risque que ça comporte de les réaliser - est une réalité qui préoccupe
beaucoup de pilotes qui veulent avoir sous la main une technique de
descente rapide contrôlée.
C'est pourquoi nous conseillons l'utilisation de la technique 4C3. Cette
technique accroît facilement le taux de descente sans provoquer
les problèmes cités ci-dessus et sans le risque d'occasionner un
décrochage, parce que cette figure se réaliser en maintenant toujours
une vitesse élevée.
COMMENT ?
Repérez la 4C3, ensuite réalisez le même mouvement que celui des
oreilles : « tirez » sur la suspente, jusqu'à ce que le stabilo recule. A ce
moment-là, la voile commencera à réduire sa vitesse, les extrémités de
la voile se dirigeront un peu vers l'arrière, ensuite la vitesse augmentera
légèrement jusqu'à se stabiliser et vous obtiendrez un taux de chute
de 5-6 m/s. Nous conseillons d'accélérer sans relâche chaque fois que
vous utilisez cette technique. Vous pouvez contrôler la direction en
tournant, comme si vous étiez en position oreilles. La première sensation
est celle d'une diminution du vent relatif et une légère inclinaison vers
la partie postérieure de la voile, comme si vous partiez en arrière. Pour
sortir de cette manœuvre, nous lâcherons les suspentes comme nous le
faisions avec les oreilles et nous attendrons la douce abattée de la voile
qui précèdera la stabilisation, avec un retour à un taux de chute normal.
Cette technique vous permet de descendre rapidement sans risquer
une cravate. Elle est très confortable et offre une grande facilité dans
les virages. Nous conseillons d'avoir recours à cette technique pour