A. INFORMATIONS THÉORIQUES
A.1 Qu'est-ce que la vitesse de sédimentation ?
Cette analyse mesure la sédimentation des globules sanguins, principalement des globules
rouges, dans un échantillon de sang rendu incoagulable et laissé au repos dans un tube en
position verticale. Ce phénomène de la sédimentation a été très étudié depuis que Fahraeus
(1918) a observé qu'il était soumis à des variations notables au cours de la grossesse et de
certaines pathologies.
Ce processus en apparence très simple est influencé par de nombreuses variables en milieu
globulaire et plasmatique.
La vitesse de sédimentation est directement proportionnelle à l'agrégation cellulaire et à la
différence de densité entre globules et plasma et inversement proportionnelle à la viscosité du
liquide.
Dans des conditions normales, les érythrocytes avec la charge électrique négative de leur
membrane, se repoussent et s'isolent. Dans des conditions anormales, qui peuvent être dues à
des variations électrolytiques, ils s'empilent en forme de rouleaux irréguliers et précipitent
plus rapidement.
En raison de leur forme irrégulière, les sphérocytes et drépanocytes n'ont pas tendance à
former des rouleaux.
Le véritable phénomène de l'agglutination est encore différent mais produit toutefois des
effets similaires à l'empilage.
Le volume des érythrocytes influence également la sédimentation.
L'érythropénie augmente la VS alors que la polyglobulie la retarde, ainsi le taux est
inversement proportionnel à la valeur de l'hématocrite, si toutes les conditions sont égales.
Les variations de la composition du plasma jouent le rôle le plus important, non pas dans le
cadre des variations de la viscosité mais parce qu'elles exercent une influence décisive sur la
formation des rouleaux ou agrégats.
L'influence du fibrinogène, une protéine plasmatique, est considérable. Cette protéine
augmente en cas d'inflammations et provoque ainsi l'augmentation de la VS. De même, bien
que plus aléatoires, des variations ont été enregistrées pour des glycoprotéines réactives.
Quelques auteurs ont souligné l'importance des protéines macromoléculaires. Dans la
myéline, où la présence d'immunoglobuline monoclonale détermine probablement un
déséquilibre notable des protéines plasmatiques, la VS des érythrocytes est souvent
considérablement augmentée. Enfin, il faut noter que les variations de la température
ambiante peuvent influencer considérablement la VS et que le sang réfrigéré a une VS plus
lente. Même les échantillons conservés plus de trois heures affichent une baisse importante
de la VS.
A.2 Méthode de Westergreen
Cette méthode classique, approuvée par le NCCLS (Comité National pour les Normes en
Laboratoires Cliniques), utilise un support où des tubes parfaitement hermétiques contenant
du sang rendu incoagulable sont placés en position verticale. Le diamètre des tubes utilisés ne
doit pas être inférieur à 2,55 mm et leur graduation doit s'élever jusqu'à 200 mm.
Immédiatement après le prélèvement, le sang est mélangé à une solution de citrate de sodium
ème
3,8% rapport 1/5
avant d'être inséré dans un tube Westergreen jusqu'à la marque zéro. Le
tube est enfin positionné sur le support approprié et le niveau des érythrocytes est lu après 60
et 120 minutes. La moyenne horaire est alors calculée (Index Katz) selon la formule:
SRS 20/II
MANUEL D'UTILISATION
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