Avant-propos
Peu de temps après l'arrivée de la guitare électrique et de l'amplificateur, les
guitaristes ont commencé des expérimentations consistant à altérer le son de base
de leurs instruments. Très tôt, les amplificateurs ont commencé d'incorporer des
réverbs à ressorts puis des trémolos et des circuits de saturation. Jamais satisfaits,
les guitaristes aspiraient à encore plus de possibilités sonores et les pédales
d'effets sont nées. Ces premières pédales étaient basées sur semi-conducteurs
discrets et proposaient des effets simples tels que la wah-wah et la distorsion. Bien
que plutôt brutes, les gens ont exalté ces premières pédales au point où certains
pensaient qu'elles étaient dotées de propriétés quasi-mystiques dues à leurs
transistors au germanium ou à une fabrication particulière des inducteurs.
Avec l'introduction des circuits intégrés (IC) à la fin des années 60, les concepteurs
pouvaient désormais réaliser des effets plus compliqués. Le plus notable parmi
ceux-ci était l'amplificateur opérationnel, plus tard sur les delay, ce dernier
permettant les effets compacts basés sur le temps de devenir une réalité. Avec les
années 70, une myriade de pédales d'effets furent disponibles pour le musicien de
plein de fabricants différents. Les effets chorus, phaser et flanger sont devenus
omniprésents et ont envahi les enregistrements de l'époque. La plupart de ces
pédales étaient bruyantes et manquaient de fiabilité, les delay analogiques
contribuant à une dégradation significative du signal.
Alors que la technologie avançait et que les IC devenaient plus compact que
jamais, une nouvelle technologie apparue à la lumière : le numérique. Les effets
numériques, c'était promis, offriraient de loin de meilleures performances, zéro
bruit, des temps de delay pratiquement infinis, des réverbs somptueuses, etc...
Très tôt, le multi-effet vu le jour. Dans une seule unité de rack, le guitariste pouvait
avoir l'équivalent d'une douzaine de pédales d'effet. La compétition fût rude entre
chaque fabricant qui essayait de se démarquer des autres en tassant de plus en
plus dans leurs boîtes. Finalement, et malheureusement, ceci a amené la fin du
numérique.
Alors que l'ingénierie a ouvert la voie au marketing, beaucoup ont commencé à se
questionner sur les nouveaux habits de l'Empereur. La pression des prix et des
coûts réduits ont forcé les ingénieurs à utiliser des composants à bas prix et des
algorythmes inférieurs, et la qualité des effets en a souffert. Rugueux, miteux,
bruyants. Sans nul doute, beaucoup ont entendu ces termes en référence au
numérique. Beaucoup de guitaristes se sont ensuite rebellés contre les effets
numériques et les pédales analogiques vivent une renaissance avec plaisir. Les
vieilles pédales analogiques sont cotées et deviennent de véritables collectors
vintages. Les musiciens se sont débarrassés de leur rack d'effets au profit d'un
pédalier plein de pédales individuelles.
Mais c'est dommage. Le numérique ne doit pas traîner les stigmates comme il le
fait. Le numérique est en fait capable de proposer les bénéfices qui étaient à
l'origine perdus. Et maintenant, plus que jamais cela peut être réalisé alors que les
DSP modernes ne sont pas seulement incroyablement puissants mais aussi
Avant-propos 3