Drum kit passée à la trappe. Vu la richesse des textures dont on a parlé ci-dessous, la perte
de polyphonie n'est pas un vrai problème ; c'est plus gênant pour les kits, mais c'est un choix
à la fois technique et ergonomique, puisque le JD-XA est un véritable synthé hybride, qui
permet de router ses parties numériques vers les parties analogiques de même numéro.
Chaque partie analogique est certes monodique, mais on peut configurer les quatre parties
en un ensemble polyphonique à 4 voix.
Au niveau global du programme, on édite le volume, le tempo, l'assignation des 2 pédales et
des 2 molettes, les canaux MIDI transmis par les sorties CV/Gate et l'assignation de 4 CC
sources. Pour chacun des 8 canaux, on peut régler son activation, sa tessiture, l'activation
de l'arpégiateur, le niveau, le panoramique, l'envoi vers la réverbe, l'envoi vers le vocodeur,
le canal MIDI, le filtrage MIDI de certains contrôleurs physiques, le tempérament (8 Presets
et 1 User) et le filtrage des contrôleurs physiques internes. En plus des 8 canaux internes,
chaque programme mémorise les réglages pour 8 canaux externes (fonctions clavier de
commande dont nous reparlerons), les effets, l'arpégiateur et les séquences de motifs. En
tout, le JD-XA peut gérer 256 programmes internes (16 banques de 16) et 256 sur carte
USB. On peut aussi faire des backups de la mémoire interne vers la clé USB, pour les
restaurer plus tard en bloc.
Voyons maintenant ce dont est capable la machine. Après quelques minutes de jeu, on
découvre un très grand potentiel sonore pour tout ce qui est synthèse soustractive, que ce
soit en analogique ou numérique. Les deux mondes se mélangent, s'imbriquent et peuvent
même s'intermoduler, comme nous le verrons plus tard. On tire des nappes incroyables,
avec de belles textures mixtes. La partie analogique se démarque côté grain, en particulier
avec les deux filtres 4 pôles très colorants, ou le filtre 2 pôles à résonance complètement
déjantée. On apprécie les possibilités d'interaction des oscillateurs, que ce soit en synchro,
en Cross Mod ou en Ring Mod, toutes étant possibles simultanément. Les basses sont bien
grasses, la clarté des aigus permet de sortir des leads qui se détachent du reste, le punch
suffit à créer des petits kits de 4 percussions analogiques.
La partie numérique, propulsée au SuperNatural Synth, n'est pas en reste et s'en sort très
bien côté synthèse : des ondes modélisées apportent un timbre alternatif aux oscillateurs
analogiques, tandis que des (multi) samples de synthés célèbres font le reste. Il y a bien
quelques sons acoustiques multisamplés dont nous avons passé certains en revue, mais le
JD-XA n'est pas fait pour cela, il n'a pas de moteur SuperNatural Acoustic. Roland annonce
déjà une mise en ligne prochaine de banques sur le site axial.roland.com... Tiens, nous
allions encore oublier les traitements de la voix : le JD-XA intègre un vocodeur dont nous
avons apprécié l'intelligibilité correcte et le grain ; les sifflantes passent bien, mais les
plosives font souvent des dégâts, ce qui nécessite de bien régler les sources et compresser
avant envoi...
4.2.1.5 Analogique & hybride
Commençons notre analyse en profondeur par les 4 parties analogiques. Elles fonctionnent
soit en 4 canaux monodiques, soit un canal polyphonique 4 voix (touche [Poly Stack]). Dans
ce dernier cas, c'est avec le premier canal que l'on édite le son. Les 4 voix peuvent aussi
être jouées en unisson monodique. Chaque voix dispose des mêmes paramètres éditables,
dont la plupart sont situées en façade. Les sources consistent en 2 oscillateurs et 1 source
auxiliaire, ce qui est déjà plus puissant que le JD-Xi. Chaque oscillateur offre 5 formes
d'onde : dent de scie, carré, impulsion à largeur variable, triangle et sinus. On peut les
accorder sur 5 octaves, + ou – 48 demi-tons et + ou – 50 %. La largeur d'impulsion peut être
Roland JD-XA - Aide mémoire d'utilisation
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Mars 2016